Un Jeudi 05 Octobre 2006 :
"PEOPOLITIQUE"
à Elisa.


Écriture bien lourde, bien pesante, bien chiante, mais nécessaire. Je dois m'expliquer. Pourquoi je ne parle pas "politique" ? Lorsqu'on parle politique et lorsqu'on refuse d'en parler, il est très difficile de ne pas employer la première personne du singulier ; (allez, le voilà) JE. La politique est au sens courant, une histoire de pensées (...) d'opinions qui se rencontrent et qui débattent pour essayer d'avoir un compromis, ou essayer de convaincre l'autre de ses idées. La politique se passe principalement au sein de l'état. Celle-ci étant reprise par les médias qui en font leur sujet favoris. On décline alors à toutes les sauces la politique. On vient à parler politique en cuisine jusqu'à la philatélie. La politique permet à tous d'avoir des idées, et donc à chacun d'avoir des opinions.... elle permet surtout à chacun de faire valoir ses idées et d'en parler. Chacun ainsi donne son opinion gagnante, et donc tout le monde met son petit grain de sel. La politique sert avant tout de renforcer un sentiment d'individualité et de cohésion nationale. On s'occupe de tout les problèmes rabâchés par les médias comme s'il s'agissait de nos petits problèmes.

Alors la guerre commence. Allons à l'école, sortons un nom d'homme politique et tout le monde parlera, on dira ceci et machin dira cela. Tandis que bidule contrera l'argument de machin. Chacun apporte alors 'sa brique à l'édifice" (expression revue et corrigée pour la région du nord puisque les bâtiments en pierres sont rares). Tu vas voter ? Ahhh, et tu vas voter pour qui ? Les verts, sauvons la planète. Les communistes, a bas le patronat. Les socialistes, à la mode. L'UDF, oui et non. L'Ump, pour l'économie et on verra pour monsieur. Le FN, c'est à propos de quoi ? et enfin n'oublions pas ! Chasse Pêche et Nature, pour des programmes télés riches et variés qui sonnent le clairon et qui luttent contre l'insomnie. Voilà, il y en a pour tout les goûts.

Je m'amuse parfois à mettre FR3 le mercredi après midi, et je compte, ceux qui dorment, ceux qui lisent le journal, ceux qui se grattent le nez, ceux qui draguent, ceux qui gueulent ou ceux qui s'applaudissent quand le chef du parti l'a ordonné. Au milieu, Mr Debré, qui tape du marteau à l'assemblée qui a du mal a se faire respecter par le troupeau de zinzins incontrolables. Nos politiciens sont de mauvais élèves et surtout très mauvais joueurs. Ces gens pour qui tu as voté sont là et jouent au guignol à la télévision. Il est vrai que maintenant la politique assurée par les médias ressemble plus à une série télévisée grandeur nature ou chacun cherche à se faire remarquer et à tirer dans les pattes des autres. Alors ça passionne, ça fait de l'audience. Le show télévisé est plus important que les affaires nationales ! (à coté, il est vrai il y a ceux qui font leur boulot honorablement.).

Voilà c'était pour le coté la politique vue de l'intérieur. Opinion que beaucoup de personnes partagent. En fait, ce qui se passe depuis quelque temps, c'est un désintéressement général de la politique. (35% d'abstention en 2002, souvenez vous). Les gens estiment peut être qu'ils n'ont plus leur mot à dire. Non pas parce qu'ils sont écœurés (puisque ces gens là on voté FN en 2002 toujours pour bouger un peu les choses). Mais parce qu'ils estiment que passer un dimanche à la Baule vaut mieux que de voter. On assiste à un rejet de la politique. La politique est là pour gérer les affaires d'un pays. Monsieur Dumont estime que la politique n'aura que peu d'impact dans sa vie. En gros, il s'en fou. Monsieur Dumont, il n'aime pas trop l'État, il n'est pas anarchiste, il s'en fou. Monsieur Dumont est un individualiste. Et il paye des impôts à la collectivité, il n'aime pas payer des impôts. Mais le fait que le pays soit au bord de la faillite ou qu'il roule sur l'or, ou que son pouvoir d'achat baisse, ou encore le fait qu'il doit obéir aux lois et traverser dans les passages piétons, ça : il s'en fou. Il y croyait aux idées, aux idées dites grandes, il y croyait. Mais il a compris avec le temps, que peu importe ce qu'il se passe, que ce soit un gouvernement de gauche, ou de droite, ça ne changera pas trop sa petite vie.

Il a compris que sa voix, il ne sera pas où la placer, il ne sera pas non plus si sa seule et unique voix va vraiment peser sur le scrutin. La politique réclame l'avis de tout le monde, et impose l'idée de la majorité. La démocratie est une "dictature allégée", mais une dictature quand même. C'est une pseudo majorité qui impose sont point de vue aux autres. L'État depuis quelques années a alors perdu sa fonction première, qui n'était pas déjà très respectée. Cette fonction première était de faire en sorte que tout le monde soit égal. Évitant ainsi ce problème de rapport de force entre majorités et minorités car ce n'était pas les sondages qui faisaient la loi jadis. C'est extrêmement grave parce que l'État aujourd'hui ne cherche plus à garantir l'égalité, mais cherche plutôt à satisfaire le plus grand nombre (il échoue souvent parce qu'il doit tout de même maintenir le système). Donc l'égalité est rompue. ( En fait, cette histoire de dictature est plus profonde que ça parce que quelques types contrôlent tout, disons qu'ils imposent un modèle aux populations et que ce modèle s'adapte aux personnes et les personnes adhèrent.. C'est plus compliqué que ça mais retenez l'idée de mode... La mode créée par les "créateurs de mode" devient la mode globale, et si t'es pas à la mode, t'es qu'un plouc. Pourtant, la mode vient de deux ou trois dizaines de types, et la mode s'exporte parce qu'elle est la majorité... Zzzz.)

Parlons d'autres choses, la politique on l'aura compris n'est qu'une facilité donnant l'illusion de la pensée individuelle. On déclare "penser" politique, alors que en fin de compte on ne fait que se positionner et donner son avis. Certains dirons que ce n'est pas vrai. Je ne le nie pas. Et je les reconnais comme être des personnes qui savent se faire leur propre point de vue avec leurs idées. Ceux là sont en général les plus "engagés", c'est très bien pour eux. Car ils se battent pour leurs idées et non pas pour les idées de tel ou tel parti ; Bravo, mais n'oubliez pas cette phrase de Brassens : "Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort len-en-te, d'accord mais de mort len-en-en-te-e."... Et là, j'avoue et j'assume m'être complètement désengagé. Pour moi, les "vraies choses" (expression à revoir à cause de l'article précédent) sont dans sa propre vie. Parlons de l'amour, de la mort, de la solitude, de l'écriture, des émotions, de l'observation des individus, de la philatélie et de la cuisine.



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