8octobre :

Une lettre non postée.



La situation dans laquelle tu t'es mis, face à toute cette hypocrisie n'est pas la plus confortable. Qu'à tu fais pour en arriver là ? Tu as voulu trouver une vérité. En as tu trouvé une ? Les gens sont hypocrites parce qu'ils sont lâches, cacher sa vraie nature, cacher sa pensée, ne penser qu'à une seule chose : être au maximum le centre du monde, et si ce n'est pas de chance, tu seras au moins le centre de ton monde. On m'a dit hier, que l'hypocrisie servait à se protéger. Contre quoi ? et, de plus, cette technique ne vise qu'à l'autodestruction. Que faire ? toujours des méandres et des méandres... Peut être avons nous perdu la notion de conditionnement naturel. Qu'adviens-t-il de l'amour, de l'amitié aujourd'hui ? quelle vie menait descartes ? Comment faisons nous pour vivre proprement ?

Toujours tout continue comme avant. Bientôt la fin de l'occident mon ami ! Tu participes vraiment à cet effort métaphysique ? je ne crois pas ; tu t'es tout simplement rejeté du système. Ne savait tu pas obéir au modèle que l'on t'avait proposé ? De toute façon le capitalisme aurait tout emporté, culture, religion, tout ! Et il serait mort. Toi, brave capitaliste, pourquoi t'es tu réveillé ? Pour quelle raison ? Alors qu'il balayerai tout ce que tu détestes et finirait par mourir honorablement.

J'ai compris cette semaine que ta quête de lucidité ne te mènera à rien, et encore moins à être heureux. J'ai compris aussi que tu continuais à mentir, tu suivais ton modèle d'arlequin, tu as juste changé te voilà polichinelle. Nous mentons tous tout le temps ! Encore faut-il qu'il existe une vérité ! Nous avons mis tellement de temps à en créer une et tu balayes tout, tu casses - tu casses et tu ne remplaces pas. Tu sais, j'ai vu ces derniers temps que nous avons tous notre rôle à jouer. Le petit Rousseau peut aller se faire voir, mais gardons ses livres, il est intéressant, le voilà objet d'une attention toute particulière. Lui aussi jouait son rôle dans la plus grande mythomanie ! Me voilà beau et bon, regardez moi, je ne suis pas hypocrite. Il démontrait toutes sortes de choses, de trucs et de machins, mais ce qui était intéressant n'était pas le résultat de ses expériences mais le résultat de ces expériences sur lui-même. Petit promeneur solitaire as tu confessé que tu pratiquais la masturbation ?

Nous avons tous un rôle ! Nous ne sommes rien, regardons l'étiquette et reproduisons, continuons. Alors gaillard, à quoi jouez vous ? Bien, c'est à dire euh... c'est assez compliqué... Je suis censé jouer le rôle de l'hypocrite mais je joue aussi un autre rôle en dessous... J'ai vraiment intérêt à bien jouer. Au fond ce n'est pas difficile vous n'avez rajouté qu'un masque au votre. Combien en avez vous ? Je ne sais point, même mon "intime intimité ne le savent pas".

Au fait, tu ne serais pas un peu poète ? Non, non pas celui qui écrit mais celui qui vit ! Une naïveté incroyable. Celui qui s'extasie devant la beauté, la nature, la douce chanson, qui aime pleurer, qui voit la défaite et s'en éloigne. Le vrai pessimiste qui est le prophète de la vérité d'artifice. Celui qui n'a qu'un vœu qui est celui de vivre dans un monde qui n'est pas desservi par la défaite. Vois le singe en cage dans un zoo, les autres rigolent, pas toi ! tu vois du dramatique, cette pauvre bête enfermée. Cette bête, cet animal qui imite tellement bien les traits de l'homme qu'il nous fait rire tellement nous ne voulons pas pleurer. Nous les masqués, rigolons. Toi, tu pleures. Pourtant, mon ami, il te suffirait de peu. Nous, tous ensemble, serons bientôt de l'autre coté, le monde de l'après. Nous rigolerons bientôt, en joie, en fête, on fera les fous lorsque viendra la fin. Et tu pleureras à notre fin ?


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