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Je crois que lorsque nous changeons d'époque, c'est l'intégralité
du territoire qui change, il n'y a pas de zones qui puissent échapper
à ces changements. Et ce paradis tranquille qui est La Besse
n'est qu'une illusion. Pendant 33 ans, selon un rapport trouvé
ici
(à la page 98/100) 1046 tonnes ont été extraites
de cet endroit (mais un autre rapport affirme 700 tonnes seulement ici).
Le lieu dit de La Besse se trouve sur un filon d'Uranium. Il est fort
possible que la zone soit contaminée car à l'époque
dans ces années là, on ne savait pas ou bien ne voulait
pas savoir que l'extraction d'Uranium (déjà naturellement
radioactif) laissait échapper des minerais également (voire
plus) radioactif que l'Uranium lui-même. Radium 226, Radon, Polonium,
Thorium 230. Sans vous parler des Déchets liés à
l'Uranium lui même.

Ce rapport publié par la DRIRE (Directions Régionales de l'Industrie
de la Recherche et de l'Environnement), je n'ai pas confiance en lui.
Un autre institut (indépendant celui là : CRIIRAD - Commission
de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité ) conteste
les mesures radioactives faites par cette institution qui semble avoir
intérêt à cacher ces pollutions (copinages douteux
et fric à gogo). Dans cette partie du département où
il y avait plusieurs mines, j'ai pu rencontrer des gens qui m'ont parlé
de la manière dont la COGEMA (AREVA aujourd'hui) a pu gérer
cette extraction (remblai contaminé rejeté au hasard etc.),
mais il parait que la situation est encore pire au dessus de Limoges.
Je ne cherche pas ici à faire de la polémique, mon propos
est de vous dire que les changements d'une époque se font sur
l'ensemble d'un territoire. Libre à vous d'aller faire vos recherches
(en tapant "Uranium" sous Google Vidéo par exemple).

Vidéo Géniale à la Gare Saint Sauveur
pour Lille3000
Il
y a partout autour de nous des traces, même dans les points les
plus reculés, de notre époque. Notre temps laisse des
traces, tout comme le romantisme a laissé les siennes. Ces traces
se sédimentent entre elles. Mon voyageur romantique est sans
doute irradié, il garde en lui les épreuves du temps.
Il ne regarde plus la montagne, car elle a été explosée
lors de l'exploitation de la mine.
Le site de Vénachat ou de Belzanne... (?)
Ce
n'est finalement pas une histoire très drôle. La modernité
a atteint un point de non-retour, elle aura réussi à laisser
une trace indélébile -pardon, une trace de 4.5 milliards
d'années-. Elle nous aura pris au piège, il est maintenant
impossible d'être un voyageur romantique, nous boufferons de l'atome
d'uranium qui s'insérera dans notre ADN, comme pour les chiens
auxquels on fait un tatouage. Nous garderons ça à vie,
et la liberté parait bien loin. La montagne polluée et
massacrée, le voyageur irradié, finalement ce papi croisé
à La Besse était peut être plus avancé que
moi dans ce processus de la modernité.

Moi
je passais à La Besse pour aller chercher de La Tome de vache,
j'aurai trouvé de l'atome d'Uranium et toujours ce mépris
des petits atomes que nous sommes. Rien à faire nous sommes tous
contaminés. J'étais sans doute plus voyageur romantique
que lui.