Le vampire misanthrope.


Lorsque les étoiles s'allument,
Et que le soleil se consume,
Les rues s'emplissent d'épaisses brumes,
Pour commencer la valse du bitume.

Au milieu des hachélèmes déserts,

Je fais seul ma ronde nocturne
Sous la lumière bleue des lampadaires.
Ces heures arrachées à Saturne.

Je savoure cette tranquillité,
Avec amour à chaque seconde,
Dans le royaume de l'obscurité,
Tant peuplée dans mon petit monde.

Les avenues sont comme des grands couloirs,
Vides et morts, qu'on dirait Berlin.
Le vent s'engouffre dans ce trou noir,
Avant le cri du réveille-matin.

Le firmament, par l'aube, s'incendie...
La nuit a le don et reforme
Sur Terre, la chimère et l'utopie,
Et nous préserve des cons qui dorment.

La nuit s'achève avec ce rêve,
Tandis que le soleil s'élève.
Pourvu que ce ne soit qu'une trève,
Parce que sous la chaleur je crève.

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