Mercredi
1er Octobre
Finissons-en avec l'homme invisible
J'ai eu un coup de génie, encore une fois. J'ai réussi à anticiper avec quelques jours d'avance, malgré moi, le cours que j'ai eu tout à l'heure. Tout d'abord je dis que je ne réécrirai pas l'article précédent. Je vous donne un coup de pouce en résumant l'ancien article... Pour vous éclairer, l'article précédent qui s'appelle aussi l'homme invisible a été écrit alors que mon esprit était heureuse victime du stupéfiant (de la petite beu... = Expérience). D'où cette phrase qui prend son sens : "Cela dit, sans regrets, son application est en cours pendant que j'écris". Cette application c'est, en réalité, une façon inconsciente de revoir les thermes de la vie. La vie chez nous, peuples sous la tyrannie capitaliste, est un champ de possibilités de constructions, d'accumulations, de conservations. L'idéologie capitaliste nous pousse à voir nos priorités utilitaires, ce courant d'énergies passe en nous et que devient un processus de production. Je me refuse au manque, il me suffit alors de ne pas le créer, un "trou" dans le processus de production. Si plutôt que de chercher une raison utile pour vivre, je me mettais aussitôt à vivre. C'est exactement la même chose avec le verbe jouer ; pourquoi jouer ? Nous jouons pour jouer (c'est aussi simple que ça).
Ce glissement dont je parlais (je cite > "Un hédonisme te transformant en une entité toute puissante"), je l'avais remarqué mais je n'avais pas encore vraiment identifié sa nature. Les clés de sa nature m'ont été donné aujourd'hui dans ce cours -je cite : JEAN BAUDRILLARD (page 29) "MOTS DE PASSE"- extraits > Il y aurait une sphère morale, celle de l'échange marchand, et une sphère immorale, celle du jeu, où ne compte que l'événement même du jeu et l'avènement d'une règle partagée. Partager la règle est tout autre chose que se référer à un équivalent général commun ; il faut être totalement impliqué pour jouer...< > Nous vivons toujours sur un mode sacrificiel, sans vouloir désormais l'assumer. Sans le pouvoir non plus, parce que sans les rituels, sans les mythes, nous n'en avons plus les moyens.< >Nous avons fondé une autre organisation qui a crée un système linéaire, irréversible là ou il y avait une forme circulaire, circuit, réversibilité. On vit puis on meurt, et c'est cela vraiment la fin.<
Le système capitaliste avec tout ce qu'il a comme contradictions tend à nous faire croire à la jouissance par la conservation. Or on le sait, le plaisir est perte. Il est alors vu comme malsain, et lorsqu'il est moral il apparaît comme fade (Georges Bataille > Histoire de L'oeil). C'est ce même plaisir qu'on trouve dans la scarification (l'autodestruction qui donne de la puissance et qui flatte l'orgueil) mais c'est aussi le même plaisir (point le notre) qu'on retrouve dans l'abondance de la production dans les centres commerciaux (C'est assez étrange d'aller dans des lieux où les rayons dégueulent de provisions alors que le consommateur doit se contenter de ses limites salariales). Comment jouir dans ce monde si triste ? Ce monde où on est obligé de se faire une raison pour vivre, on peut prendre plaisir moralement à aller bosser tout les matins, mais dans quel but final ? En fait la logique capitaliste cherche a donner un but à la vie, il faut bien une raison pour conserver, 'je bosse pour accumuler pour plus tard', ceux qui ont la chance d'avoir assez cumulé ont deux solutions : continuer à accumuler ou dilapider. La vie est transformée en un espace temps auquel il faut trouver une utilité, elle n'échappe pas à sa finalité productive. Voilà pourquoi aucune idée sur la vie n'est tangible. Il n'y a aucune débouchée possible dans cette vie où l'on capitalise. La mort est alors la seule fin possible dans le monde linéaire, c'est la dépense fatale. Et pour tout vous dire, elle n'intervient même pas en rapport avec la capitalisation, elle l'interrompt et ma foi, ouf.
Il faut échapper à cette vie productiviste. Telle était ma stratégie. Si je parlais de la Polynésie, c'était au départ penser à oublier la contrainte de la pitance ou de la rupture de stock (crise, rupture, disette, famine, pénurie > Chose qu'on cultive dans l'abondance du Capitalisme), c'était aussi oublier la menace de la mort par le cri du ventre. Il s'est avéré qu'on vivait sous le mode du Potlatch également dans certaines de ces tribus, le même mode de vie que je développais en tant que surhomme (ou Homme en opposition à l'homme capitaliste mutilé). Ainsi refuser cette vie de "Cumulus" promet à ce type de vie là dans l'hédonisme.