Samedi 27 Septembre

L'homme invisible

Les mots, toujours les mots. La vie me demande t-on : Les questions de la vie on fait comment ? Je m'étais rendu compte d'une chose à ce moment précis, puisqu'on mettait le doigt dessus. Cette chose c'était que je niais finalement ces questions, j'apprenais à aller au delà de l'antidescartisme. Comme un cri de loup garou ailé qui traverse toutes ces couches de culmulo-nimbus. Les machines, elles, n'avaient pas ces questions, leurs rouages étant peu ou pas qualifiés pour ressentir ces questions du, disons-le, Mal-Être. Je trouve que c'est plus révolutionnaire de ne pas faire de révolution. Ainsi, de cette façon de comprendre la révolution non-révolutionnaire (ou la non-révolution révolutionnaire), ce serait plus simple (car elles se mordent la queue). Un bouquet de fleur à la main, la vie devenait une évidence à laquelle il ne fallait pas aller contre. J'entends par là qu'il faut oublier le "Qui suis je ?" Le "Ou suis-je ?" "Que fais-je ?" "Pourquoi la vie ?" "Pourquoi la mort ?" Nous connaissons le refrain.

Ce dont je parle, ce ne sont pas ces réponses, mais ce sont leurs inconsidérations. Il est facile d'émettre des hypothèses sur leur sens et d'y croire... Seulement voilà, ces idées ne fonctionnent que temporairement. Donc assez embêtant car Mal-Être revient à la charge. Les vérités sur ces questions de vie ne sont pas tangibles. Alors j'ai pensé à ces peuples des îles, Polynésie. Le mythe du sauvage qui se la joue sur la plage, qui n'a qu'a se baisser pour avoir les plus beaux fruits du monde, qui fait la sieste, qui s'amuse, et qui dort. Ceux là, sentent-ils la pression de la vie, seulement en ont-il conscience ? J'aimerai les savoir ignorants. Ces bonhommes un peu magiques et qui courent sans savoir. Les biens-heureux.

Les mots, ceux qui m'échappaient totalement, ils aillaient de paire avec ce sens de la vie. Et je riais encore et encore à me racler l'œsophage, dans ce nuage de fumée bleue. Tout était court-circuité. La phrase s'amadouait avec les expressions d'ampoules qui explosaient sur nous. Cela dit, sans regrets, son application est en cours pendant que j'écris. S'il n'y avait plus d'origine, plus de fin, sans pour autant être des immortels. Si nous étions comme des poissons, ne pas savoir pourquoi nous sommes là et ne pas être troublé par cette idée stupide. Ce n'est pas accepter, puisqu'il n'y a rien à accepter. Simplement à constater : Oui la vie est là, elle existe. Moi je suis là aussi, j'existe. Même cette affirmation ne m'intéresse pas, elle ne capte pas l'attention.

Le résultat de ce coup de snobisme mal placé : Un hédonisme te transformant en une entité toute puissante. Le système de ce glissement vers hédonisme est là pourtant. Imaginons un champ clôturé dans lequel se trouve moi, petit mouton : métaphore de la vie > Encadrement, on se donne un cadre pour agir. Si je nie le cadre, car les idées d'être réduisent les possibilités. On se restreint tout seul. Si j'oublie le champ et que je reste un mouton, tout est alors possible pour nous.

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