Mercredi 24 Septembre

L'homme invisible classé sans suite

A Zurich, en Suisse, je n'ai pas compris. On m'a dit des mots, ils ont dû passer devant moi, je les ai vu, mais je ne les ai pas saisi. Je les ai regardé s'agiter sans que je sache ce que c'était. C'est à partir de là que je n'ai pas tout compris, les bribes se découpent, un Martini comme réconfort, des morceaux de moi à droite, à gauche la même rengaine. Des bulles qui se font sur d'autres bulles, le cabaret Voltaire à rendu l'âme, on en a marre de le financer, on la même repeint, on y repense plus, Tzara est mort et voilà. Ceci reste compréhensible. Il ne m'est jamais arrivé d'être ailleurs, et de ne pas en profiter. Là, au contraire, loin de chez moi, je me recroqueville sur moi et j'attends, j'aime ça et je ne veux pas partir, je regarde des vidéos sur Google Vidéos. Le sommeil du Prolétariat engendre des monstres, Isodore Isou et ses hurlements en faveur de Sade, un truc japonais aussi. J'ai apprécié aussi toutes ces vidéos sur les théories de complot contre le Wold Trade Center par les ricains eux-mêmes. Chose assez ironique, je regarde aussi des vidéos de promotion du tourisme sur la ville de Zurich, mais rien y fait, je ne sors presque pas. Je vais acheter des clopes, des Parisiennes : Elles sont dégueulasses mais je les fume car j'aime fumer. Je décolle parfois de l'Ordinateur pour aller chercher une bière Bio ou pour fumer une "Parisienne" sur le Balcon.

Du Balcon, même histoire, je vois le temps qui varie, le grondement de la ville. Je vois des Juifs qui marchent ou qui font du vélo calmement, assez étonnant, c'était la première fois que je voyais autant de Juifs (normal puisque quartier Juif). Les Juifs, ils existent, c'est étrange. Je les regarde d'en haut et je me dis rien. Ils passent et c'est bien. Sinon des avions passent dans le ciel aussi. Il y a un mec dans le bâtiment d'en face, l'ANPE Suisse, il s'amuse toute la journée : Il fait des Solitaires du matin au soir. Je l'observe souvent, il ne profite pas pour visiter un site cochon, il joue au solitaire Je reste dans ce périmètre, l'appartement. Bien qu'ayant la ville à mes pieds, je ne vais pas la découvrir. Je suis d'une passivité extrême rien ne m'enchante. Je n'ai pas vraiment envie de retourner dans le Nord. Je suis bien mieux ici. Et pendant ce temps, je n'existe plus. Si en Europe, on essaye de me chercher, sachez que je vis reclu dans cet appartement au troisième étage.

Je me remets à peine de mes deux mois de boulot, grâce auquel je peux partir à Zurich, on ne me disait plus bonjour de toute manière. J'ai très envie de partir à Berlin quelques temps. Je laisse couler sur moi. Les mots, même avec un guide, des tas d'informations, il me semble que c'était français, je ne les comprenait pas. Pourquoi ?

Peut-être parce que j'ai des emmerdes que je nie. Alors, il éteint son ordinateur, parce qu'il a l'impression que ça ne sert à rien, il ne se relit pas, ça l'ennuie, un texte que personne ne comprend, même pas moi. Il reste bouche bée devant l'écran, sans savoir les mots qui glissent sous les doigts. Peu importe si ça vire au pathétique, comme les trois quarts des textes de l'EQC. Pouah:

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