Jeudi 07 Mai
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Inventons
un Système pour nous sentir
vivre contre notre/la Mort.
Article Carrément Baclé
Malheureusement, il n'existe en fait que des pluralités de possibilités déterminées à l'avance (désirs, opinions etc). J'aurai pu, à l'heure qu'il est, être aussi bien dans une usine de télésurveillance, que dans mon lit, ou bien en train d'écrire comme je le fais maintenant. Penser ce que je vous dis et dirais, à être là comme je suis, ou bien dire et faire le contraire soutenant par exemple que la préférence pour le rose se trouve dans les gênes, ne tient qu'en fin de compte qu'à notre monde, notre société. Il ne me parait plus hasardeux de dire que ma vie était tout à fait prévisible. Et je déplorerai le fait qu'on puisse "fabriquer des personnalités". Naissance d'un conflit alors dans dedans, la valeur de l'homme sachant que ses traits son façonnés (que les miens aussi) chute. J'insiste et je profite pour une fois de plus clamer ma conviction dans l'Homme.
Dans ces conditions, la part que nous pensions être décisive dans notre Être n'est pas aussi grande que ce que nous avions prévu. Nous nous inscrivons, alors, à chaque fois que nous naissons quelque part, dans ce même quelque part en cohérence avec ce monde. Nous entrons automatiquement (je dirais même immédiatement) en adéquation avec notre monde : Nous savons comment fonctionne nos hiérarchies, nos rites, nos pensées etc. Et qu'importe la façon de fonctionner nous nous adaptions aux châteaux de cartes sociétaux que nous avons créés afin de lutter contre la pauvreté de la vie.
Car la vie humaine, dépossédée de la construction sociétale, est pauvre, terriblement simple. Nous étions, avant la modernité, voués à entretenir un rapport à la terre, vivre notre vie dans le temps. Et rien ne changerai du début à la fin, suivant un rythme interminable et cyclique où la question de l'individualité ne se poserait même pas. L'individualité ne serait qu'une impasse déguisée en rue ? Nous, êtres humains, ressemblions à des animaux, naissants au monde, n'ayants pas de tâche à accomplir si ce n'est qu'occuper le sol, se nourrir et se reproduire. S'y emmerde-t-on ? La question ne se poserait même pas, inconcevable dans ces conditions, il faut être individu complexe pour s'emmerder, le stéréotypé de la ville.
Je suppose que poussés par la seule chose qui nous faisait peur : la mort ; La Modernité est arrivée pour installer de la magie, autant d'artifices hérités et (re)poussés du Platonisme (séparation corps et âme) qui formera notre société de consommation, de domination et de domestication de la peur. Voilà que nous sommes en groupes aptes à penser nous même et en s'emballant à penser notre individualité spirituelle. Logique poussée à bout toujours valable le jeudi 07 Mai 2009 à 1.10 du matin.Conclusion un peu hasardeuse > Nous nous sommes trompés au début sur la valeur à donner à l'esprit.
La malheur réside dans notre société car il étouffe la sensibilité avec du vide, ce vide est en filigrane la mort. Acheter un produit est en fait révéler que nous remplissons l'angoisse de la mort avec du vide matériel. Comme l'esprit n'est que finalement un "instinct conditionné" par l'environnement donné. Il est déjà mort. Nous essayons alors de lutter contre cette "disparition de l'esprit libre" (ce qui est déjà une farce car dans cet article la liberté elle même de l'esprit est inexistante) en nous proposant nous même des schémas de choix ou de révolte pour solliciter notre esprit afin de se sentir vivre.
Selon moi, le monde, le bonheur, l'identité tient dans notre sensibilité propre. Le seul caractère de l'individualité sera dans la sensibilité. Je crois que le nouveau schéma pour dans après la révolution qui vient et qui se fait attendre sera une intelligence au service de la sensibilité, elle nous l'oubliera pas au contraire, elle le mettra en évidence. Voilà sans doute pourquoi je suis en Art.