D I M - 1 4 - F E V
D
E L I N Q U A N C E :
L
A . F A C E . C A C H É E
D U . C A P I T A L I S M E
[Histoire vécue : Facultatif ]
Dans la nuit d'hier soir, en sortant du tram, je vois une vieille connaissance, un camarade de l'école primaire. Heureux de le revoir je ne me méfie pas. Il semble être assez embêté. Il me demande s'il peut passer rapidement un coup de téléphone. Je prête alors mon téléphone... Il me remercie, passe rapidement un coup de téléphone, et raccroche. Sa discussion parlait d'un plan beu et il ne pouvait honorer une commande, ce qui le rendait furax. Il se tourne vers moi et en ayant considéré mon téléphone d'un air dédaigneux, il me demande si je suis intéressé par un Iphone, qu'il peut me vendre cent cinquante euros. Je lui répond gentiment que je ne suis pas intéressé et que je n'ai pas les moyens. Il se met à retaper un autre numéro : Par chance, je n'ai presque plus de crédit, il ne peut que liquider ma dernière petite réserve. Mais je suis offensé par ce manque de respect. Il me prend pour un con. Où est passé le camarade jovial que j'avais connu il y a longtemps ?
Je lui fais donc savoir que je n'apprécie pas ses manières. Lequel n'apprécie pas tout du tout mon "arrogance". Il avait peut être bu, ou fumé, le bonhomme s'emporte vite et me colle une mandale. Il a peut être trois ou quatre fois plus de masse musculaire que moi. Malgré tout, je continue mes tirades d'un ton beaucoup plus haut et lui signifie qu'il y a là une question de principe. Le sourd enfermé dans sa mauvaise foi continue de me bousculer. Je sais pourtant qu'il est inutile de faire valoir ma justice car il sait que ce qu'il fait est mal. Vient un drôle de réflexe où je saisi son pouce droit et parvient à avoir un peu d'attention. Je crie de plus belle en le fixant clairement dans les yeux : Calme toi (trois fois de suite). A ce moment, je suis mort de peur.Il se calme et me déverse tout ce qu'il a sur le cur contre moi. Je me fais traité de Blin-Blin (gros bourge), il est convaincu que je le prend pour un con et que je lui mens. Il n'a pas aimé visiblement que je remette en question ce qu'il faisait avec mon téléphone. Je lui fais comprendre que je ne veux pas d'un duel avec lui, que je sais déjà qu'il m'écrasera en quelques secondes, que je veux simplement qu'on me traite avec respect surtout que je ne lui ai rien fait. Il ne baisse pas la garde, le point fermé, sur la menace. Il me dit qu'il a fait je ne sais combien d'année de boxe, puis de musculature. Le tout saccadé de tics verbaux comme "wola", alors que le bonhomme n'est pas du tout typé arabe. J'ai confirmation qu'il est bien vendeur d'herbe. Il fait ensuite toute une apologie sur la rue, sur ces hommes qui savent se faire tout seul. Il s'est converti à la religion. Il me sort tout d'un bloc. Me cite divers noms de famille censés intimider (gang familial), je lui fais savoir que j'ai côtoyé aussi certain membres étant plus jeune. "On t'écrase quand on veut". je lui répond un "je sais" net, qui me surprend encore. Puis il lâche le poing et il va s'asseoir.
Puis vient le moment où je le force à comparer mon niveau de vie au sien. "J'ai quinze euros par mois, en forfait bloqué", il ne me croit pas. "C'est ma veste qui te fait dire ça ? ma façon de parler ? Mes boutons dorés qui te font croire que je suis Blin-Blin". Il est convaincu que je lui mens. Je lui parle alors de ses quelques connaissances. Je lui demande dans quel collège il était. Il était dans un collège privé. J'esquisse un léger sourire. "Qu'est ce qui te faire rire comme ça ?" dit-il violemment. "Répond". J'exauce son vu et lui dit que j'étais dans un collège public (qu'il connaît) et que c'est là où j'ai connu ses potes. J'ai réussi à lui démontrer quelque chose. A+B=Tu te plantes, tu t'attaques au mauvais pigeon, je suis comme toi, certainement même en dessous. Je lui demande combien ça rapporte son petit commerce : Il ne répond pas.
Bref, il liquide le reste de mon crédit, se relâche au téléphone. Puis voyant que je suis le seul ici, il continue alors à me parler. J'ai tout entendu ce qu'il disait au téléphone. Je dis "Tes amis ne viendront pas te chercher, ne les attends pas, s'ils le voulaient, ils seraient déjà là. Ils ne s'occuperont pas de toi, puisqu'ils sont bien au chaud en train de draguer des minettes dans les bars" il rétorque qu'il ne faut compter sur personne, "c'est ça la rue". je récupère mon téléphone, et me redemande si je veux un Iphone à cent cinquante euros, je décline. Nous faisons route ensemble puisque nous prenons la même direction. Je trouve un point commun : Sarkozy. Je lui raconte alors mon militantisme, il écoute. Je lui occupe l'esprit un maximum de temps, au moins jusque chez moi. J'y arrive. J'ai été épouvanté par cette rencontre, du moment où il s'est énervé jusqu'à mon pas de porte franchi, j'ai tremblé de peur.
C a p i t a l i s t e s . & . D é l i n q u a n t s . . .
. . . s e . t i e n n e n t . p a r . l a . m a i n .!
[1- je t'aime, moi non plus ]
Pour maintenir le prolétariat inoffensif contre les classes dominantes, la droite a du trouver un stratagème pour semer la terreur loin des banlieues chics et centre-villes sécurisés. L'histoire a démontré avec les sociétés totalitaires que les peuples finissent toujours par faire céder les régimes qui les oppressent. La droite avance masquée. Délinquants et Capitalistes sont les deux cotés d'une même pièce. La délinquance est en quelque sorte le bras armé de la droite. Les délinquants n'aiment pas Sarkozy car il ne cesse de les provoquer, mais les propos de Sarkozy ne sont que des propos spectaculaires à destination d'un peuple terrorisé. La droite se présente comme la solution miracle répressive contre l'insécurité alors qu'elle ne cesse de l'attiser.
Il y a deux mamelles indispensables pour garder le pouvoir : Le divertissement et La peur. Le divertissement sert à endormir le prolétariat, capter son attention sur autre chose que sur ce qu'on lui vole. La peur sert à attirer les voix vers la réaction ; à rendre une société répressive indispensable. La télévision s'occupe de divertir, les délinquants s'occupent de faire peur. Les délinquants devraient adorer Sarkozy. En tout cas, Sarkozy les adore puisqu'il leur doit son élection. S'ils n'aiment pas Sarkozy, c'est parce qu'il est le représentant de l'état et qu'il est à la tête des forces de police.
[ 2 - Opportunisme Anti-Social ]
Néanmoins, la racaille que j'ai vue hier, était un pur produit du capitalisme. Une partie du peuple (toute classes confondues) s'échappe toujours de l'oppression capitaliste. En particulier dans les classes défavorisées, leur raisonnement est le suivant. > Puisque la société me tient délibérément en bas ("ascenseur social en panne") pourquoi devrais-je être honnête avec cette société qui me veut du mal ? Pourquoi je ne peux pas moi aussi me faire plein d'argent sur le dos des autres ? Il suffit de passer dans l'illégalité, puis se lancer dans le commerce de la drogue, ils deviennent alors de redoutables capitalistes, ils font comme les traders, j'achète la marchandise, je la revends plus cher. De parfait commerçants... Ajoutez à cela qu'ils n'ont aucune entrave, la loi n'existe plus pour eux. C'est le rêve de tout les capitalistes, avoir une concurrence libre et non faussée, il n'y a aucune législation sur les salaires de dealers, ni un prix moyen fixée par des bourses, pas de cotisations sociales, pas d'impôts, bref la loi de la jungle (ou de la rue comme ils disent).[ 3 - Conneries Guerrières ]
J'ai remarqué à quel point ils étaient machistes. Ils font sans cesse l'apologie de l'homme viril. La femme est plus une possession et si elle se dérobe, c'est une suceuse. Il faut toujours montrer sa supériorité, si une fille quitte son mec, c'est une insulte à la virilité. Ces ordures sont évidement homophobes et adorent montrer leurs voitures qui sont devenus une extension des attributs virils. Ils possèdent toutes les formes de conservatisme patriarcal.
[ 4 - Brouiller les pistes ]
Ce sont aussi bien souvent des individus qui se shootent à l'opium du peuple : la religion. Capitalisme et Religion forment aussi un duo impitoyable. D'un point de vue moral, pour leur conscience, ils ont besoin de religion pour établir un équilibre en eux. Ils doivent mystifier le capitalisme, faire du système quelque chose de sacré, d'incontrôlable, quelque chose qui nous dépasse tous et qui nous gouverne, un monde tel qui est, impossible à changer, puisque c'est dieu qui l'a créé comme ça. La religion sert pour le repentir, le pardon et pour faire oublier leur brutalité. Brutalité dont ils sont convaincus que c'est le système qui veut ça, qui les pousse à se battre. Capitalisme comme entité supérieure et magique qui les déculpabiliserait, autant dire que Marx est vraiment leur pire ennemi. Il y a aussi quelque chose de très Sarkoziste, c'est l'homme qui se fait tout seul, celui qui a vraiment du mérite. Il y a un coté américain, c'est ce caractère divin du bonhomme élu par le dieu Fric.[ 5 - Le vrai Karcher ]
La vraie façon d'étouffer la délinquance, c'est de s'attaquer à ce dieu Fric, il faut nationaliser leur source de revenus. C'est elle qui leur donne toute leur richesse/puissance et qui fait même un appel d'air au sein de ces quartiers et qui pourrit des jeunes par milliers. C'est pourquoi je me prononce pour la légalisation du shit [en plus ça financerait la Sécurité Sociale]. Les dealers n'ayant plus de revenus, ils seraient forcés de rentrer dans une vie légale [je crois assez peu à la thèse de l'apparition de nouvelles drogues : chaque drogue légalisée entraînerait l'émergence d'une nouvelle drogue plus dure. Les effets ne sont pas les mêmes et je pense que nous sommes largement capables de se contrôler nous-même sur la consomation des stupéfiants -à quelques exceptions près*-]. Or il se trouve que c'est précisément la droite qui s'oppose à cette légalisation.
*Ces exceptions près sont les toxicomanes. Chaque système a ses drogues légales, la multiplication des violences provenant de la société entraîne une nouvelle demande pour que les plus vulnérables puissent décompresser. Plus une société est insupportable, plus il faut de drogues légales, ce sont autant de soupapes qui servent à calmer la pression populaire contre un système. Une société qui interdit toutes les drogues a du souci à se faire...[ 6 - Conséquences aux urnes ]
Cette délinquance, qui est de son bord, est du pain béni pour la droite, elle permet dans un climat de paranoïa au moment du vote, un report des voix vers l'extrême droite et donc de voler des voix à la gauche. En effet, les prolétaires représentant la majorité de la population, il apparaît complètement fou que cette majorité vote contre ses intérêts. La droite habile, instrumentalise massivement cette population en arborant son nouvel intérêt immédiat : La sécurité. Et c'est évident car il faut avoir son intégrité corporelle pour ensuite défendre ses vrais intérêts, la droite a su s'imposer par devant.Vous ne verrez jamais la délinquance réellement baisser sous un gouvernement de droite car il ne faut pas perdre de vue que c'est le capitalisme qui est à l'origine... et qu'il y a su cumuler le racisme. Les délinquants étant souvent issus des classes les plus pauvres. Les plus pauvres d'aujourd'hui étant issus de l'immigration. Intégration loupée, entasser des gens dans des cités loin de tout et leur réserver que les aucun ou de sales boulots a créé des zones à forte concentration ethnique et extrèmement pauvres. Il est alors facile de faire l'amalgame, ils sont étrangers donc ils font le bordel. D'où ce report de voix vers l'extrême droite. Histoire de continuer de brouiller les pistes par des amalgames et de diviser une fois de plus le prolétariat : Français contre "mauvais Français". Pourtant, c'est au départ l'injustice sociale qui crée la délinquance.
[ 7 - Neutralisation de l'espoir ]
La confusion est grande. Parce que la droite déclare lutter contre ces loups, ils sont de fait assimilés à la gauche. Pourtant ces délinquants ne sont pas de gauche. Les gens de gauche ne souhaitent pas la terreur et n'ont pas ce mépris pour l'homme. Au contraire, il est dans son respect infini, il ne supporte pas l'oppression qu'elle soit policière ou qu'elle soit faite par des sauvages. La gauche préconise de meilleures conditions de vie (prendre le problème à la racine) pour ne pas tenter les populations très pauvres par l'illégalité et montre son plus grand mépris pour ces loups. Ces dealers n'ont pas de messages politiques, lorsqu'ils s'attaquent à de pauvres gens, ils ne s'attaquent pas à des symboles. Il ne faut alors ne pas confondre le délinquant terroriste aux autres mecs qui sont en fait désespérés, ceux qui se rebellent contre le système*. Cette confusion salit le message politique de ces populations. La délinquance discrédite les désespérés et pour cela il faut vraiment être impardonnable avec ces sauvages qui bousillent jusqu'au bout toute chance aux autres de s'en sortir. Ces délinquants méritent notre mépris, aucune indulgence ne doit être accordée.
*Durant les émeutes de 2005, certains quartiers ne se sont pas embrasés. La raison à ce non-embrasement était le commerce de la drogue, des émeutes dans ces quartiers auraient provoqués une fuite de la clientèle. Si les réseaux organisés sont capables de maintenir d'une main de fer à ce point des cités entières, on peut dire que nous avons affaire à un état parallèle : Une mafia.