D O S S I E R S . D E . L A . M A G I E . D U . M O N D E . : . N.3

..... L E . N A I N . .\\ ..S O C R A T E . \\ . M A M I E
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..................... L E .. M Y T H E .. D E .. L A . C A V E R N E .

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Toi aussi : tu peux t'amuser à éclairer ces gens.


"LICHT ! MEHR LICHT !"

_Ne passez jamais devant ce tableau sans vous arrêter au minimum quelques secondes. Regardez cette lumière qui vient du coté droit du tableau (à leur gauche). Torturons nous un peu. C'est une lumière vraiment étrange.

La lumière viendrait d'une fenêtre située à leur gauche. Si ça se trouve c'est une porte, ou bien un trou dans le toit de la maison (vu l'angle). Il ne faut exclure aucune possibilité. On ne voit aucune autre fenêtre dans le tableau, les murs semblent être d'épais remparts de torchis qui ne laissent passer aucun indice sur la nature du temps à l'extérieur. On ne sait donc pas si c'est le soleil ou quelque chose d'autre.

D'ailleurs si on est assez pointilleux, on peut même dire qu'ils vivent peut être dans un blockhaus ou bien dans un trou avec un seul velux. Ou peut être qu'ils vivent dans une grotte, et cette lumière serait une ampoule électrique ou bien dieu.

Peu importe, entre ampoule et dieu, il n'y a pas beaucoup de différence. Même que l'ampoule est le symbole de l'idée, tandis que dieu lui... (je n'ai rien dit, c'est de la provoqu').

Sans doute, ce tableau peint par les frères Le Nain renvoie vers Dieu et le rapport qu'ils ont avec. Et on avance cela avec indices à l'appui : Du vin dans les mains de la vieille, du pain dans les bras du père, du sel aux pieds de la mère.


Je ne pense pas dire une bêtise (puisque toute interprétation est possible) en disant qu'on retrouve l'allégorie de la caverne de Socrate (La république - Livre VII). Mon Schéma ci-contre tient la route, on y retrouve les éléments fondamentaux du mythe. Voyez par exemple l'enfant à droite (le prisonnier), il est isolé dans le tableau, séparé par le mur, avec sa sœur. Il est en contre jour et nous tourne le dos, il n'est pas éclairé par cette lumière étrange (le bien "souverain"). Voyons ici que l'enfant est plongé dans le noir, et la seule lumière qu'il voit est une lumière artificielle puisque ce n'est pas celle du soleil.

Ajoutons que ceux qui sont éclairés sont en train de regarder directement celui qui passe ou qui regarde la toile, comme si touchés par la lumière, ils prenaient conscience de leur condition de personnage de tableau, prenant à cœur leur condition et la partageant au plus grand nombre. "Voilà ma mission en tant que personnage de ce tableau, vous montrer ma vie de paysan en 1642 et vous montrer la vérité". En l'occurrence, vers le ciel (par les symboles renvoyant à dieu). Le divin a créé la terre, je cultive la terre, elle me donne ses fruits, je cultive mon jardin, et je n'oublie pas que je lui appartiens...

 


> AVEC UNE FENÊTRE, JE TROUVE QUE CE N'EST PAS CRÉDIBLE

RAPPEL : (Pour ceux qui ont le courage)
PLATON : LA REPUBLIQUE : LIVRE VII (Résumé par Bernard Suzanne)

«Eh bien ! après celà, dis-je , représente-toi d'après une épreuve telle que celle-ci notre nature par rapport à l'éducation et au fait de ne pas être éduqué. Figure-toi donc des hommes comme dans une habitation souterraine ressemblant à une caverne, ayant l'entrée ouverte à la lumière sur toute la longueur de la caverne, dans laquelle ils sont depuis l'enfance, les jambes et le cou dans des chaînes pour qu'ils restent en place et voient seulement devant eux, incapables donc de tourner la tête du fait des chaînes ; et encore la lumière sur eux, venant d'en haut et de loin, d'un feu brûlant derrière eux ; et encore, entre le feu et les enchaînés, une route vers le haut, le long de laquelle figure-toi qu'est construit un mur, semblable aux palissades placées devant les hommes par les faiseurs de prodiges, par dessus lesquels ils font voir leurs prodiges.
[...]
Examine maintenant, repris-je, leur délivrance et leur guérison des chaînes et de la déraison : que serait-elle si naturellement il leur arrivait ce que voici ? Quand par hasard quelqu'un serait délivré et contraint subitement à se lever et aussi à tourner le cou et à marcher et à lever les yeux vers la lumière, tout ce que faisant, il éprouverait de la douleur et serait en outre incapable, du fait des scintillements de la lumière, d'examiner ce dont auparavant il voyait les ombres, que penses-tu qu'il dirait si quelqu'un lui disait qu'auparavant il voyait des balivernes alors que maintenant, un peu plus proche de ce qui est et tourné vers des choses qui, plus encore, sont, il voit plus droit, et si de plus, lui montrant chacune des choses qui passent, il le contraignait en le questionnant à discerner dans ses réponses ce que c'est ? Ne penses-tu pas qu'il serait dans l'embarras et qu'il croirait les choses vues auparavant plus vraies que celles maintenant montrées ? Et même de beaucoup ! dit-il.
[...]
Et alors ces ombres, si de nouveau il lui fallait lutter jusqu'au bout, en se faisant des opinions sur elles, avec ceux qui ont toujours été enchaînés, au moment où il aurait la vue faible, avant que ses yeux ne fussent rétablis --et le temps ne serait pas court, tant s'en faut ! jusqu'à l'habitude--, ne prêterait-il pas à rire et ne dirait-on pas de lui qu'étant monté là-haut, il est revenu les yeux endommagés, et que ça ne vaut vraiment pas la peine d'essayer d'aller là-haut ? Et celui qui entreprendrait de les délivrer et de les faire monter, si tant est qu'ils puissent le tenir en leurs mains et le tuer, ne le tueraient-ils pas ? A toute force ! dit-il.»


 



- P.A.G.E .3.-

 

D O S S I E R S . D E . L A . M A G I E . D U . M O N D E : N°3