Dimanche 1er Juillet :
Orientaux : 'faut les laisser dans leur merde
(Réédition)Afin de ne pas passer plus longtemps pour un xénophobe,
je vous propose une série d'extraits du livre de Finkielkraut :
La défaite de la pensée (Un monde désoccidentalisé, p 86-p88-p89-p94-p96)
P. 86 ; "Il s'agit, dit-on, d'assurer la communication universelle des connaissances et d'apporter les Lumières à ceux qui en sont privés. Beau projet, mais qui dissimule, aux yeux du sociologue, une opération en deux temps beaucoup moins reluisante : déracinement d'abord, arrachement des êtres à ce réseau d'habitudes et attitudes qui constitue leur identité collective ; dressage ensuite, inculcation des valeurs dominantes élevées à la dignité de significations idéales. Cultiver la plèbe, c'est l'empailler, la purger de son être authentique pour la remplir aussitôt avec une identité d'emprunt, exactement comme les tribus africaines se retrouvent affublées d'ancêtres gaulois par la grâce de colonialisme. Et le lieu où s'exerce cette "violence symbolique" est celui-là même que les philosophes des Lumières ont érigé en instrument par excellence de libération des hommes : l'école."
Je veux souligner ici le processus de conversion massif opéré pendant la colonisation : une conversion des cultures à nos idéologies ( idéal mondial universel > l'ONU, entre autre) et la disparition des autres cultures. Nous tendons vers une uniformisation des cultures, une seule culture dominante, culture capitaliste.
P. 88 ; "Ainsi la théorie sociologique transfère à l'intérieur même des sociétés occidentales le scénario mis au point par l'anthropologie pour décrire le rapport que l'Occident entretient avec les populations non européennes. Dans les deux cas, en effet, c'est l'ethnocentrisme qui sévit : un "arbitraire culturel" s'arroge le monopole de la légitimité, dévalorise les modes de pensée, les savoir-faire et les arts de vivre qui ne sont pas les siens, et les rejette dans les ténèbres de la sauvagerie ou de l'ignorance."
Ce qui justifie, dans le texte, le point de vue égocentrique qui traite les ex-pays colonisés comme moins que rien, et qui montre notre civilisation comme étant la meilleure. Le narrateur du texte incriminé est un hiérarchisateur des cultures, c'est un occidental, il est à lui seul le résumé de cette pensée, il est utilisé pour rendre le texte choquant et nous permettre de réaliser avec quel mépris les penseurs Occident traitent l'Orient.
P. 89 ; "Au XXe siècle, ce n'est plus Dieu, c'est l'homme même que la redécouverte des sociétés sans écriture invite à remettre en question. Les ethnologues, en effet dénoncent le double mensonge de l'homme en progrès et de l'homme immuable. Pour ces voyageurs attentifs, les Européens n'ont jamais fait jusqu'à présent que projeter sur les peuples allogènes leurs rêves, leur arrogance ou leur idée de la raison. Quand ils ne méprisaient pas ces peuples pour leur arriération, ils en ont fait de bons sauvages : c'était de toute façon, les dépouiller de leurs caractères originaux et se servir d'eux, en les investissant d'une fonction mythique, pour naturaliser la culture occidentale. Disant : "je suis l'Homme", celle-ci pouvait alors, en toute bonne conscience, avaler le reste du monde. Si l'on veut maintenant que la baleine occidentale restitue ce qu'elle a incorporé, il ne suffit pas d'octroyer l'indépendance aux peuples assujettis, il faut encore prononcer l'équivalence des cultures."
C'est précisément l'équivalence des cultures qui était réclamée. Et là est toute la problématique du texte, "il faut arrêter d'urgence ces aides humanitaires", ainsi la fin de la conversion est poussée jusqu'au bout, l'idée Occidentale n'agit plus sur le devenir de la culture Orientale. C'est une vision très cynique des philosophes Occidentaux, et qui témoigne une fois de plus une pensée abjecte > "'faut les laisser dans leur merde". Que faire alors ? Faut-il continuer ces assistances et continuer à déraciner ces peuples ? Ou bien faut-il reconnaître leur équivalence culturelle et les laisser tranquille ? (La deuxième solution étant la plus populaire chez les philosophes) > Le Darfour, ça fait plus de quatre ans qu'on laisse crever les tribus innocentes au passage (hommage pour le coup à Bernard Henry Levy).
P. 94 ; " Les sciences humaines ayant fait droit à d'autres critères que la technique pour mesurer le degré d'avancement d'un peuple , l'ultime raison d'être de la supériorité européenne s'écroulait, l'Occident cessait définitivement de fasciner ses victimes. "Kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer", "tonnage de coton ou de cacao exporté, hectares d'oliviers ou de vignes plantés", "maladies guéries, niveaux de vie élevés au-dessus d'eux mêmes" -ces arguments statistiques traditionnellement invoqués pour justifier l'uvre coloniale perdaient leur pouvoir d'intimidation en même temps que volaient en éclats les lieux communs sur la psychologie de l'indigène. Des coutumes méprisées en vertu d'une conception simplificatrice du progrès retrouvaient leur légitimité perdue ; occulté ou disqualifié par la marche forcée que l'Occident s'était cru en droit de prescrire à l'histoire, tout un passé sortait de l'ombre des "millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse" rentraient en possession d'eux-même : ils n'étaient plus des sauvages ou des barbares en attente du salut mais les dépositaires d'une tradition vénérables."
Et c'est là où j'entre en rupture avec notre ami Finkielkraut ... Sachant que ces cultures ont été pendant plusieurs siècles soumises à l'Occident, que nous avons convertis ces peuples à notre idée de la culture (matérialiste), comment peut-il être possible qu'un peuple puisse retrouver ses racines ? Est ce que ces "indigènes" vont retourner dans leurs huttes alors qu'ils connaissent "un peu" notre confort ? La réponse est simple, ils en redemandent. On nous fait penser que nous avons reconnu leur équivalence, on fait alors disparaître des notions comme Tiers-monde, ou sous-développés... On a fait croire de manière hypocrite que nous n'avions plus le droit de prononcer ces termes alors que justement, c'est aujourd'hui qu'il faut les dire ! Nous avons détruit ces cultures; et converti ces populations à la notre. Donc les sachant converties à notre culture, nous pouvons juger de leur avancement technologique car ils appartiennent à notre culture : Ils sont donc sous-développés > donc nous devons les aider. La décolonisation a été pour ces peuples l'occasion de sortir du rang de "Barbares" pour vivre comme "Occidentaux" (tout en étant traité péjorativement d'Orientaux par cet Occident), il n'y a pas de "Retour aux sources" comme le dit Finkielkraut.
(Extrait supplémentaire; je ne sais plus pourquoi )
P. 96 ; " On ne se révolte pas contre soi : l'indépendance enferme ses bénéficiaires dans une contrainte d'unanimité qui succède sans transition à l'autorité étrangère. Rendus à eux-mêmes, les anciens colonisés se retrouvent captifs de leur appartenance, transis dans cette identité collective qui les avait affranchis de la tyrannie et des valeurs européennes. A peine ont-ils dit : "nous avons gagnés" qu'ils perdent le droit de s'exprimer autrement qu'à la première personne du pluriel. Nous : c'était le pronom de l'authenticité retrouvée, c'est désormais celui de l'homogénéité obligatoire; c'était l'espace chaleureux de la fraternité combattante, c'est le glacis où la vie publique s'étiole et se fige; c'était la naissance à elle-même d'une communauté, c'est la disparition de tout intervalle et donc de toute possibilité de confrontation entre ses membres; c'était un cri de révolte, c'est le soliloque du pouvoir. Il n'y avait pas de place pour le sujet collectif dans la logique identitaire, de place pour l'individu."
Et là il part complètement en sucette le vieux, il a raison de dire que le colonisé, s'il veut un retour aux sources est obligé de se débarrasser des structures occidentales et qui tue l'identité, à coup de nationalisme, de collectivisme, donc d'anti-individualisme, et surtout de bureaucratie. Mais c'est seulement, s'il veut retrouver ses sources. En fait, j'y vois plutôt une preuve de la marque coloniale dans l'après colonisation dans la conservation des pensées et des structures occidentales. On peut dire qu'il est assez salaud de vouloir à tout prix maintenir les ex-colonisés dans leurs huttes.
Donc mes amis, j'espère m'être bien expliqué sur ce texte qui m'a valu bien des ennuis. En tout cas, en ne notant pas mon ironie, vous avez dénoncé, en me traitant de raciste, l'attitude de ces vieux philosophes pouilleux et poussiéreux vis à vis de l'Orient. Soyez bénis lol. Et c'est pas parce qu'on écrit des livres comme ce binoclard de Finkielkraut qu'on est parole d'évangile...
Donc, à lire avec précaution.
Et en pensant que ce n'est pas moi qui pense mais que c'est moi qui écrit ce que pense un vieux con.
Aujourd'hui je me sens coupable d'être un occidental. Notre société est beaucoup trop égocentrique. Nous nous croyons trop le centre du monde (même si c'est vrai), mais sous prétexte que nous sommes, les plus riches, les plus civilisés, les plus intelligents, les plus beaux, les plus blancs, les plus forts, etc... Nous nous donnons le droit d'aller emmerder les non-occidentaux. Je pense qu'on les a assez embêté comme ça par le passé. On les a assez volé, on les a assez exploité, on les a assez tué etc... Le monde nous appartenait, mais on est passé à une espèce de quintessence morale qui fait qu'on s'est senti obligé de rendre leur indépendance et même de leur venir en aide à toute cette bande d'arriérés, de sous développés, de pauvres autochtones, à ces tribus de sauvages qui mangent du chat.
Oué, il a fallu que nous, genre qu'on avait pas assez de problèmes comme ça avec nos crises économiques, nos clochards qui puent la vinasse, nos curés pédophiles, nos suicidés dépressifs, nos divorcés, nos bonnes vieilles guerres anticommunistes, nos cancers (parce que dans nos pays on a le temps de les avoir, y'en a qui meurt avant d'avoir le cancer >dingue !< ), notre star-academy, Laurent Ruquier, et même nos chômeurs invertébrés du canapé assistés, enfin avec tout notre bordel, il a fallu qu'on aille chatouiller les autres.
C'est vrai, il faut cesser d'urgence toutes ces aides humanitaires, il faut arrêter de leur envoyer de l'argent, après ces gens, ils croient que chez nous c'est mieux. On a détruit leur culture, on les a converti à notre système, et on les a même rendu dépendants de nous même. Franchement, il aurait mieux valu penser qu'on était les meilleurs, sans le leur dire. Il aurait mieux valu ne pas faire preuve de charité en leur apportant la civilisation. Ne nous étonnons plus après s'ils passent la Méditerranée en bouée. En plus, on passe pour des méchants impérialistes qui ont des méthodes qui sont pas comme les leurs.
Si pour eux, c'est normal de crever dans les rues, que c'est une tradition sacrée et un honneur. Et que pour nous, ça ne se fait pas, c'est moche, c'est horrible, que c'est insoutenable, et que c'est mieux de crever dans un hôpital irradié par les IRM. Je pense que c'est un manque de respect envers les traditions de ces pays barbares, qu'au nom d'une soi-disante morale mondiale crée encore une fois par nous même afin de justifier et de médiatiser nos interventions (un truc qui s'appelle la déclaration "universelle" des droits de l'homme". Je pense que c'est un manque de respect que d'intervenir chez ces gens et de se permettre de changer leurs traditions, sous prétexte que cela ne nous plaît pas.
Oui, alors, on peut dire que l'Orient tout entier est en crise identitaire, pris au piège entre l'ancienne culture (sous entendue religieuse, morale, traditionnelle, enfin tout le bazar culturel, ces espèces de marabouts à la con, avec leur grigris et leurs babioles fait en crotte de chameau.) et notre grande et belle culture capitaliste et occidentale apportée par la grandiose colonisation dans un immense élan de générosité humaniste.
Quant à l'Occident, on peut dire qu'on a été très con d'aller chercher la merde ailleurs. Tous ces immigrés qui sentent pas bons et qui dorment dans des gymnases, s'ils y sont, c'est de notre faute, 'fallait pas exporter notre culture. Le problèmes des occidentaux et surtout des Américains, c'est qu'ils ne savent même pas penser qu'il puisse exister d'autres modèles de sociétés avec pleins de morts... Il faut qu'on se sentent obligés d'installer partout la belle démocratie capitaliste occidentale, même contre la volonté des peuples locaux.
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