Dimanche 20 Mai :

Gaston Flousier qui tape sur la table

Politique ?
A lire absolument !!!!
Exclusivité !




Gaston Flousier :
"
L'élection de Sarkozy ne change rien au fait que
l
a démocratie est en danger ! "


Nous avons l'immense honneur de recevoir Gaston Flousier, philosophe émergeant depuis ces vingt dernières années, il a écrit plusieurs ouvrages célèbres dont "l'intérêt du pain" et "la convulsion préhistorique". Il est en ce moment même en train de rédiger son prochain ouvrage "Du contresens de l'anticonceptualisation politique" où il dénonce le contresens d'une certaine anticonceptualisation de la politique en France. Gaston Flousier se montre très discret et extrêmement méfiant face aux médias. Il est pourtant très renommé dans les salons philosophiques et est devenu un des auteurs majeurs de ces cinq dernières années. J'ai pu interviewer Gaston Flousier à propos de son dernier ouvrage et de sa réaction face aux événements de ces derniers jours.


Clubvf.free.fr : " Gaston Flousier, pourquoi choisir un site internet pour vous exprimer, et qui plus est, pourquoi choisir le notre ? Internet est un nouveau mode de médiation mais il n'a encore que peu d'audimat et en plus nous n'avons que peu d'impact et sur la toile et sur la société française, nous avons certes un grand nombre de visiteurs chaque jour mais hélas cela est insuffisant pour avoir un quelconque écho suffisant pour être influent."
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Gaston Flousier : " Je le sais et j'en suis bien conscient. Mais voyez-vous je pense que vous êtes une équipe dynamique ayant de la réflexion, qui s'offre une impassibilité et une indépendance qui me plaît. Vous n'êtes qu'un petit site et vous n'avez aucun groupe de pression derrière vous. De plus, on le sait la censure existe depuis toujours. Je suis quelqu'un de dangereux pour cette société car j'offre à mes lecteurs une vision qui peut être dangereuse. D'ailleurs mon dernier livre ne sera édité que par moi même dans ma cave où j'ai un atelier d'imprimerie, mais les ouvrages seront rares. En effet aucun éditeur, bien que je sois une plume renommée auprès des intellectuels, n'a voulu imprimer mes livres car les pouvoirs politico-médiatiques ou médiatico-politiques m'empêche en toute discrétion de faire mon travail."
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Clubvf :
"Donc selon vous la presse est libre mais s'autocensure et vous dénoncez clairement que les médias essayent de manipuler l'opinion..."
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G.F. : "Tout à fait, aujourd'hui la situation en France est telle que les Français les moins crédules ne savent plus à quel saint se vouer. Notre pays est dirigé par quelques dizaines de personnes seulement. Et les pouvoirs sont de moins en moins séparés. On sait aujourd'hui que les grands groupes financiers en particulier s'infiltrent dans tous les maillons du pouvoir. Il existe des tas de magouilles qui ne sont pas révélées au public. Les français ne sont au courant de rien, moi non plus, on ne soupçonne pas à quel point notre pays est au bord de la crise de nerf dans le seul but de conforter une minorité dans les bains d'argent. Et les formations politiques qui dominent le pays se partagent vraiment le pouvoir pour installer un semblant de démocratie."

Clubvf :
"Mais n'est ce pas un peu trop facile de tomber dans le complot contre le peuple français ? N'est ce pas une vision un peu trop paranoïaque du pouvoir ? Et n'est ce pas une occasion pour vous afin de percer dans la littérature philosophique ou politique ? Vous êtes un petit agitateur public en fait."

G. F. :
"Vous avez raison, personne ne peut savoir sauf quelques uns si ce que j'avance est vrai, c'est pourquoi, je déclare au début de mon livre que ce qui se passe est vraisemblablement très probable sans dire que cela est vrai. De plus je doute que votre site amène à une vraie polémique, et quant à ma célébrité je la préfère posthume, et je suis déjà reconnu auprès de ma profession... Celadit je ne fais pas que dénoncer ce complot probable, et je ne suis pas le seul puisqu'il existe encore quelques journaux réellement indépendants qui osent encore faire des scandales à moins qu'eux aussi sont manipulés pour installer un semblant de démocratie (rire) . Je pense que la démocratie est réellement en danger dans le sens où les collectifs sont de moins en moins réalisables. A la grande rigueur, penser que les politiques et les médias sont sur la même longueur d'onde cela n'a jamais été un grand problème pour la démocratie, puisqu'il y avait une version officielle qui était facilement contestable et qu'on pouvait facilement s'en rendre compte en discutant avec les autres. On peut aussi reprendre l'exemple des démocraties populaires, où les soulèvements se faisaient malgré que la communication entre le peuple et les médias était totalement fausse. Toutes les contestations étaient possibles à partir du moment où les gens discutaient entre eux."

Clubvf :
"Donc vous êtes carrément en train de redéfinir en quelque sorte le terme de la démocratie..."

G.F. : "Non non non, pas du tout, je rétablis le vrai sens du mot démocratie. C'est au peuple qu'appartient la puissance, ce n'est pas seulement une puissance d'opinion, ce n'est pas seulement une puissance qui s'exprime dans les urnes, c'est surtout une puissance qui se manifeste dans les rues, c'est une puissance qui touche chacun d'entre nous et dont le fil conducteur est la discussion entre tous les hommes. Mais vous mettez là le doigt sur un point central, c'est le thème central de mon livre...
J'expose dans mon livre la théorie suivante, j'explique que l
'élection de Sarkozy ne change rien au fait que la démocratie est en danger ! (en s'énervant et en tapant du point sur la table). La démocratie est en danger dans la mesure où le dialogue au sein même de la population est trompé. On crée de la confusion. Cette confusion est divisée en trois :
IDENTITAIRE
; MÉDIATIQUE ; et surtout ÉTYMOLOGIQUE.
J'essaye de vous résumer.

+ Premièrement la crise identitaire concerne chacun, on divise la population selon plusieurs identités, on crée l'identité de la "France d'en bas" en opposition avec "la France d'en haut". On crée aussi l'opposition entre "vieux" et "jeunes", on crée l'opposition entre "racailles" et "travailleurs", on crée les notions "immigrés", "homosexuels", "arabes", "bobos", "gauchistes", etc. On fragmente la société française, ainsi on abolit la conscience de classe, on divise les français, l'individu s'identifie alors à sa catégorie, et entre dans une spirale paranoïaque où les médias le conforte dans un état de seul... contre tous. Ainsi le dialogue entre les personnes de cultures différentes ne se fait plus, on perd alors le lien fondateur de la démocratie. Ce qui forme les forces vives et qui contribue à la cohésion nationale. Dans un pays aussi cartésien que le notre, où l'identité prime sur tout, où l'on compartimente aussi facilement les gens, nous nous retrouvons avec une nébuleuse d'individus seuls et incapables de se révolter car ils sont incapables en tant que démocrates de s'opposer à la majorité.

+ C'est là qu'intervient mon deuxièmement, une fois l'individu isolé, on lui fait croire qu'il est contre tous, et qu'il est seul. On ne fabrique pas une version officielle mais on crée un vaste système de désinformation. C'est à dire qu'on crée une fois de plus la confusion dans la tête de l'individu. Au lieu d'avoir une seule version d'un fait, on lui en donne plusieurs. On sème alors dans l'esprit le doute, et il est incapable de faire sa propre opinion. Ainsi, on a jamais vu autant de sondages ( plus de 350 sondages) sur l'élection présidentielle. Donnant chaque jour des vainqueurs préchoisis, l'individu se fixe lui même par rapport aux autres. Sa seule source d'information en faits étant celle des journalistes,(puisqu'il est isolé du reste de la population) il se voit obligé de se positionner seul par sa seule source par rapport au reste de la population. Sachant que tout le monde est individuellement isolé, le contrôle du peuple se fait par les médias.

Ainsi on a pu constater que les socialistes et la majorité présidentielle ont calculé à l'avance le partage du pouvoir. Le phénomène Ségolène Royal est un phénomène purement médiatique, dans le sens où les socialistes dans une volonté de rassemblement ont voté en masse pour Royal car les médias disaient qu'elle était appréciée des Français et qu'elle incarnait un renouveau. Ils ont voté pour elle car ils croyaient qu'elle avait les meilleures chances de gagner. Mais il aurait suffit de faire la même chose pour Fabius ou DSK, mettre les projecteurs au dessus, en disant qu'il incarnait la gauche, qu'il était populaire pour l'ensemble de la population et que c'était lui qui allait gagné. Il y a un comportement panurgiste dont l'impulsion est donnée par un berger. En locurence sans doute François Hollande, le mari de Royal. Donc le vote a été influencé sans pour autant être antidémocratique. J'entends ici protester contre la manipulation due à la désinformation. On crée de fausses déclarations de mise en marche de mouvement qui donnent une impulsion à un mouvement vrai accentuant cette fausse déclaration et qui finissent par donner ces déclarations vraies. Le parti socialiste a été berné par les médias et c'est peut être vraiment ça qui l'a fait perdre les élections. Mais il a alors une crédibilité de pseudo contestation qui leur permettra de remporter d'autres élections. Tout est trop institutionnalisé."

Clubvf :
"Dans votre livre, vous parlez aussi d'un autre scénario probable ..."

G. F. : "Effectivement, et j'en reprend un exemple vrai de manipulation démocratique, qui s'est passé aux États-Unis, où l'élection s'est vraiment jouée sur les sondages. Souvenez vous, AlGore était contre G W Bush. Et les sondages ont affiché une estimation du résultat de l'élection donnant Bush vainqueur à l'heure légale de la révélation du nouveau président alors que les grands électeurs n'avaient pas tous recompté leurs voix. Bush a été validé par le conseil constitutionnel peu après la publication des résultats, c'est seulement un mois plus tard que la polémique est née car c'était bien AlGore qui avait gagné les élections en particulier dans le grand électeur de l'état de la Floride (dont le gouverneur était un proche de l'actuel président des États-Unis).

Pourquoi alors ne pas alors imaginer le même scénario en France ? surtout que les sondages ne s'étaient pas trompés, l'effet de surprise n'était donc pas au rendez-vous donc les gens ne se sont pas posés de questions. Honnêtement, je ne sais pas si les résultats sont vrais ou non, mais personnellement, les gens de mon entourage ayant voté Royal ou Sarkozy étaient en large minorité, Bayrou était en tête. Mais je me pose la question suivante, ceci n'était que mon entourage social (mêmes fréquentations, mêmes professions, mêmes comportements) qu'en est-il de l'ensemble de la population Française ? Nous sommes nous qu'une petite catégorie isolée du reste des catégories qui sont elles-même isolées. On ne peut pas vérifier."

Clubvf :
"Bon d'accord, mais il y a bien eu des émeutes place de la Bastille à Paris, c'était un mouvement qui aurait pu gagner en puissance, non ?"

G. F. : " A condition que les gens se rendent compte qu'il y ait eu une manipulation, or par respect de la démocratie, il est évident que nous devons nous incliner en face d'une vérité qui se veut indiscutable. De plus les fauteurs de trouble sont des gens qui ne respectent pas la démocratie, il n'y a, je le rappelle, aucune preuve permettant de prouver qu'il y a manipulation. Et dernièrement, on a parlé de compartimentation de la société, en voilà l'exemple. Ce n'est qu'une minorité qui a semé la panique, c'est la "France des racailles" qui s'exprime au soir du second tour contre le nouveau président, on a alors stigmatisé une fois de plus une certaine catégorie."

Clubvf :
"mais, selon vous, ceci n'est pas le plus grave.. Vous nous parlez d'une certaine "liquidation étymologique" qui serait une catastrophe"

G.F. : "+ Une certaine liquidation étymologique qui est une catastrophe, c'est un phénomène qui est en train de se produire. C'est mon troisièmement, c'est en effet le dernier rempart contre la dictature de la démocratie (au sens actuel). Les mots perdent de leurs sens, il s'agit de déboussoler le citoyen. On l'isole, on le désinforme, puis on lui fait perdre ses derniers repères. On est en train d'abolir les dernières formes d'origines contestataires. On crée des concepts puis ils ne veulent plus rien dire, les mots sont en totale dérive par rapport aux actes, que veut dire aujourd'hui les notions de "liberté-égalité-fraternité" ? que veut dire des thermes comme "démocratie participative" ou "égalité des chances" ou "justice", "désir d'avenir", "la rupture tranquille", "la France plus juste plus forte" que veut dire encore l'expression "être de gauche" ou "être de droite" ? Que signifie "identité nationale", "pacte présidentiel", "pacte écologique", "travailler plus pour gagner plus", "extrémisme" ? Pourquoi confondre les symboles où l'on parle de Guy Moquet résistant communiste en entonnant le chant des partisans pour servir la propagande d'un état (de gauche ou de droite peu importe) qui ne véhicule pas ces idées. Pourquoi on confond même les partis en faisant des gouvernements à la sauce droite-gauche-droite ? OUI, nous tombons dans la technocratie politique, où les mots formant les programmes n'ont même plus de sens. C'est par ces interrogations que se termine mon livre."

Clubvf :
"Mis à part tout ce pessimisme vous avez bien quelques solutions à nous proposer ? Comment peut-on rétablir la cohésion nationale et les forces vives ?"

G. F. :
"Il existe sans doute des solutions, comme par exemple réconcilier tous les français, diminuer l'impact des médias, rétablir un vrai dialogue, lire massivement mon livre aussi même si ses exemplaires seront rares. Il faut principalement rétablir une force vive qui puisse à tout moment se révolter contre les dérives des états. Et ce n'est pas Sarkozy le vrai danger, c'est le démantèlement de la nation tout entière et le plongeon dans le chaos de la fausse-démocratie qui est dangereux, car une dictature on s'en rend compte tandis qu'une démocratie lorsqu'elle garde ses institutions, qu'elle permet l'expression des citoyens, elle garde son titre de démocratie. Il est probable qu'une démocratie comme celle ci serait plus dangereuse et plus longue qu'une dictature. Il faut vraiment lutter contre l'isolationnisme. Il faut aller manifester même tout seul son mécontentement et éviter de se taire sous prétexte que les autres sont plus nombreux. Celadit, il faut respecter la démocratie et ne pas aller manifester après un vote, mais manifester lorsqu'il y a des réformes, il y a un vrai fondement au désaccord. Ainsi l'exemple du CPE, totalement sporadique prouve qu'il y a encore une résistance vive à cet endormissement. Même si on sait comment ont fini les manifestations, les jeunes ont été stigmatisés et placés comme ennemis de la société pendant trois mois. Il faut s'attendre à plus dur car on sait à quel point les politiques peuvent être fins. Il ne faut pas perdre la moindre occasion de contester cette domination sur le peuple."

Un grand merci à Gaston Flousier, Philosophe et Essayiste.

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