M E R .1 3. O C T

S. O. S.

 


"Mais, vrai, j'ai trop pleuré !
Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !"


Arthur Rimbaud - Le Bateau Ivre


Je lance des messages depuis des déserts lunaires. Je finirai par ressembler à la terre baignée de sang et vidée de ses engrais. Le vent me bouscule, personne ne s'arrête, je fais des ascensions inutiles. J'envoie des messages désespérés depuis des antennes arachnides. Je me salis de houille et risque ma vie. Pas un bruit et il fait froid. Pourtant, je ne veux pas rentrer chez moi, ni retourner aux cafés. Je ne me sens bien nulle part. Je n'ai qu'une envie, partir, et je ne peux pas. Je suis aussi obstiné que toi, et je ne peux te le reprocher. Je fais aujourd'hui le constat de mon insupportable impuissance. Il n'y a qu'à cet endroit où je peux mesurer ma tristesse, là où je peux voir un potentiel de liberté se dérouler à l'infini. J'envisage d'émettre des messages là où il n'y a personne. Je suis là, j'existe ici. Ça ne sonne pas occupé, on ne me répondra pas.

 

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