L U N . 0.1 . O C T

IL FAUT QUAND MÊME ÉCRIRE

Hier, j'étais à Paris, j'ai griffonné un petit dessin dans le bus à l'aller. Ce fut une bonne journée, il faisait beau. Je ne sais pas combien nous étions, mais le chiffre doit être considérable. Les organisations ont avancé le chiffre de 80 000 personnes, ce qui me semble réaliste. Le "journaliste" Jean-Michel Apathie a déclaré sur Twitter que notre journée d'action contre le traité Européen d'austérité comptait en nombre de manifestant : "15.000 selon la police, 50.000 selon les organisateurs: le #Front de gauche ne fait pas recette ce dimanche". Or la police n'a jamais fait de tel communiqué. Connaissant ce sinistre monsieur par les médias (R.T.L. et Le Grand Journal sur Canal+), sa capacité à nuire n'est plus à démonter. Si ce n'était que ça...

On savait sous Sarkozy que les chiffres des manifestations étaient largement sous-estimés à la façon Apathie. La préfecture de Police sortait alors des chiffres largement en deçà de la réalité. La nouveauté sous le mandat Hollande, c'est que la préfecture de police de Paris n'a sorti aucun chiffre. Rien à quoi se fier. C'est assez déroutant. Le gouvernement ne daigne même pas s'intéresser à 80 000 personnes qui défilent dans Paris. On nous ignore tout simplement.

Au JT, le soir même je regarde ce que les médias disent. Ils disent, mais rien d'autre, on dit simplement qu'une manifestation a eu lieu contre le traité dit "Merkozy", on voit vite fait Mélenchon qui sourit et un peu les gens. Là non plus on avance pas de chiffre, seulement "des dizaines de milliers de personnes". Durée : 15 secondes. On préfère parler des matchs truqués des joueurs de Handball de Montpellier.

J'ai fait un dessin parce que je n'étais pas content. Il exprime ma large déception envers une équipe gouvernementale qui se prétend être de Gauche et qui se plie aux volontés économiques. Il faudrait tout retourner, la solution est politique et n'a pas de montant. Ce matin, j'apprends la fermeture définitive des usines Arcélor Mittal à Florange. Voilà la reconnaissance que le P.S. a pour ces salariés qui ont largement aidé à expulser Sarkozy du pouvoir. Et je suis une fois de plus dégoutté.

Alors oui, chacun dans leur style, Sarkozy, Le Pen, Hollande sont solidaires d'une classe qui n'est pas la mienne. Certains s'occupent à coup d'annonces médiatiques sur le Voile et la viande Hallal. D'autres s'occupent de la petite bourgeoisie en voulant instaurer le chômage travaillé et la casse du CDI pour ces fainéasses de fonctionnaires. D'autres à présent s'occupent d'un progressisme uniquement "social" pour le droit de vote aux étrangers, pour le mariage homosexuel essentiellement pour les habitants des centres-villes pour ceux à qui la vraie gauche (et on peut parler de fausse gauche vu ce qui est appliqué en ce moment) apparaît comme étant "trop idéologique", "peu réaliste" et surtout "dangereuse".

Bien sûr que nous sommes dangereux ! Nous sommes dangereux pour ceux qui se frottent les mains et qui sortent gagnant à la loterie des élections entre l'extrême droite et la Gauche qui n'en a que le nom. Oui, nous sommes dangereux pour ceux qui nous affament quand on sait qu'il y a plus de 3 millions de chômeurs et qu'il y a plus de 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Alors oui, ça fait peu réaliste, ça fait trop idéologique, je leur rétorque qu'ils sont non seulement irréalistes mais aussi vraiment bouffés par l'idéologie dominante. Quelle folie de se mettre au garde à vous face aux spéculateurs et laisser clef en main, les caisses de nos états ! Quelle folie de laisser passer 45 milliards d'euros chaque année de fraude fiscale dans les boîtes noires des paradis fiscaux ! Quelle folie de laisser les services publics à la ramasse quand on sait leur nécessité surtout en temps de crise ! Quelle folie de se laisser dépouiller sans rien faire ... parce qu'il ne faudrait absolument aucun interventionnisme de l'État ! mais l'État bon sang, c'est nous !

On se dit que nous venons de 1789, or l'esprit de 1789 et les lois qui en découlent étaient beaucoup plus révolutionnaires que ce que nous voulons ! Et en 1946, quand a été appliqué le programme du CNR dans une France en ruine, est ce qu'il se disaient "ah bah non, c'est pas possible les caisses sont vides", ils s'en sont donnés les moyens et nous ont offert une reconstruction rapide, des services publics de qualité, des retraites, une sécurité sociale et j'en oublie.

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